Thomas Serré, directeur ‘SB Yacht Design’

Thomas Serré, directeur ‘SB Yacht Design’ – L’essence d’un projet est l’harmonie parfaite entre l’esthétique, l’utile et le juste. (Frank Lloyd Wright)

Passionné depuis l’enfance où il aidait son père à entretenir les bateaux, Thomas Serré a toujours conservé son objectif. Sa passion de la voile, son besoin de concevoir et d’imaginer de nouvelles solutions, l’ont poussé à la création. Globe-trotter aguerri, l’océan est le fil conducteur de ses nombreux voyages. Ses inspirations sont variées, allant du design d’objet à celui de l’automobile et le milieu naturel qui lui permet d’appréhender les formes organiques. Résolument tourné vers l’écologie de demain, il partage avec nous son amour du métier et ses nouveaux projets.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir architecte naval ?

Ayant passé ma jeunesse à déménager tous les 2 ans, en France et à l’étranger, mes parents m’ont inculqué le goût du voyage, de l’évasion et du changement avec comme seul fil conducteur la mer et les bateaux. C’est à La Rochelle que ma famille a fini par s’enraciner avant que je ne reparte à l’étranger. D’abord l’Angleterre pour faire mes études d’architecte, puis la Pologne pour démarrer ma carrière dans le chantier leader mondial du catamaran de luxe. Le retour aux sources en France s’est effectué assez tardivement mais avec toujours cette envie d’évasion qui passe aujourd’hui par les voyages de mes clients.

C’est un métier qui fait rêver les gens, j’aime voir l’excitation du porteur du projet qui voit son rêve se dessiner sous ses yeux et se réaliser par la suite.

Qu’est-ce qui vous a amené à créer votre propre entreprise ?

Mon travail est stimulé par le besoin d’innovation et de renouvellement constant. En rentrant en France, j’ai ressenti l’envie de développer des projets en phase avec mes convictions écologiques. L’hésitation entre retrouver un travail dans un chantier ou me mettre à mon compte fut longue, mais j’ai décidé de sauter le pas de l’entrepreneuriat ; la route est plus difficile mais la finalité tellement plus satisfaisante. Après 15 ans dans le métier et de multiples projets, l’entreprise évolue et nous pouvons commencer à envisager d’autres axes de développement.

Vous travaillez essentiellement des navires de plaisance et de servitude, quel modèle vous inspire particulièrement ?

Ils sont très différents et tout à fait complémentaires. Un navire de servitude doit répondre à un usage précis pour des clients exigeants avec un cahier des charges bien défini et sans fioriture. Le défi est donc de répondre à tous les critères et savoir être force de proposition pour améliorer le quotidien des travailleurs. Un bateau de plaisance quant à lui est rarement conçu pour une seule personne. Bien souvent, il sera construit en plusieurs exemplaires. Le défi est donc de savoir anticiper un maximum de profil et faire en sorte de satisfaire aussi bien l’usager averti que le novice. Les deux types de bateaux sont donc très stimulants pour des raisons opposées.

Quels sont ces nouveaux axes de développement dont vous parliez ?

Jusqu’à présent nous travaillions surtout dans le domaine du nautisme & naval, toujours dans le maritime. J’ai découvert le fluvial récemment et c’est un milieu qui me plaît car le champ d’innovation est plus large. Après la mise à l’eau et les 2 ans de navigation d’un bateau 100% solaire, nous démarrons maintenant un nouveau projet de HouseBoat fluvial également à propulsion solaire. Ce projet me tient à cœur car je crois dur comme fer qu’il répond à une réelle évolution de notre société de bien-être et de mobilité lente.

Notre métier d’architecte nous apporte également une expertise particulière sur l’aménagement de petits espaces. Couplé avec notre approche environnementale, nous nous sommes également tournés vers la Tiny-House. Cette fois, nous sortons donc du domaine du flottant mais tout en restant dans l’habitat et finalement les milieux sont très proches.