Akio Morita - Fier d’être un précurseur mais humble devant les défis que doit relever l’entreprise.

Né le 26 janvier 1921 à Nagoya (Japon) sa famille possédait une entreprise de production de saké pour laquelle il était destiné à prendre la tête. Cependant, Akio Morita, le descendant d’une famille de samouraïs, était passionné par les mathématiques et la physique et refuse l’héritage familiale. 

En 1944, il sort diplômé en physique de l’Université impériale d’Osaka. Pendant la seconde guerre il se fait mobiliser comme technicien et participe à des recherches sur les armes à guidage thermique. Il rencontre Masaru Ibuka son futur partenaire d’affaires. La capitulation du Japon met un terme à cette brève carrière militaire et il prend alors conscience de la force écrasante de l’Amérique et des efforts que le Japon devra fournir pour se remettre debout.

En 1946, Akio Morita et Masaru Ibuka fondèrent Tokyo Telecommunications Engineering Corporation, l’ancêtre de Sony Corporation avec environ vingt employés. Ils ont respectivement 25 et 38 ans. C’est alors que les créations se succèdent…la première est un échec car elle ne se vend pas à plus de 200 unités. Force et persévérance seront les maîtres mots de ces deux associés. En 1950, ils fabriquent leur propre magnétophone à bandes. Mais celui-ci pèse 35 kilos et son prix dépasse le salaire annuel d’un cadre.

Akio Morita comprend alors qu’il ne suffit pas de concevoir une petite merveille, mais qu’il faut aussi étudier le marché, il innove pour son époque et invente la première miniradio. Comme elle n’est pas si mini que ça puisqu’elle n’entre que très difficilement dans une poche de chemise. Pour la publicité, il fait confectionner à ses employés des chemises avec des poches surdimensionnées pour faire croire aux acheteurs potentiels qu’ils pourront eux aussi mettre leur radio dans leur poche de chemise. Et ça marche ! 

D’autres nouveautés suivront, toujours en application du principe martelé par Akio Morita : « L’innovation n’est pas une fin en soi. Encore faut-il la développer pour l’imposer aux clients. » 

C’est dans cette idée qu’il décide de rebaptiser l’entreprise Sony, dérivé de « sonus » – mot latin pour « son » – et de « sonny » – mot d’argot utilisé dans l’expression alors en vogue « Sonny boy », qui désigne une jeune personne à l’esprit libre et novateur. Ce changement de nom fait également bon effet sur le marché américain où les nombreux consommateurs pensent acheter des produits « Made in USA » 

E

n 1960, il produit la première télévision à transistor dans le monde. En 1973, Sony reçoit un Emmy Award pour la technologie de tubes cathodiques Trinitron, certes mise au point par la Compagnie française de télévision (CFT), mais qui a été commercialisée pour la première fois en 1968 par Sony après rachat par celui-ci du brevet de la CFT et dépôt d’un nouveau brevet. En 1975, Sony produit le premier enregistreur vidéo Betamax maison, un an avant que le format VHS ne sorte. Le premier baladeur – premier lecteur portable de musique au monde – en 1979, le premier Compact Disc en 1982. Toutes ces nouveautés propagent la marque Sony sur la planète entière.

En 1994, victime d’un accident vasculaire cérébral, il quitte la présidence de Sony au moment où sort la PlayStation. Il meurt cinq ans plus tard, juste avant l’avènement du troisième millénaire.