Comment se raconte l’histoire de notre humanité ? À travers la peinture de KREES, une artiste singulière et colorée

Comment se raconte l’histoire de notre humanité ? À travers la peinture de KREES, une artiste singulière et colorée

Née à Malo-les-Bains près de Dunkerque, KREES s’initie dès son plus jeune âge aux différentes techniques, styles de dessins et de peintures. En 1995, elle rejoint sa famille d’origine flamande à Bordeaux et suit un cursus universitaire en gestion des entreprises … Mais son crayon ne la quitte jamais. Sa première expérience publique est l’insertion de ses dessins, en 2001, dans le journal satirique Bordelais « Nouvelle Vague » puis travaille aux côtés du dessinateur Barros. En 2016, elle est repérée sur les réseaux sociaux par un artiste qui lui propose de participer, pour la première fois,  à une exposition collective de peinture et tout s’enchaine ensuite très vite !

Elle réalise de nombreuses expositions en galeries et salons à Bordeaux, Paris et New York. En 2019 elle obtient le prix peinture au XXème Salon International de Barcelone et le prix du public de la « International Contemporary Art Expo The Glass Cathedral » de Murano lors de la 58ème Biennal de Venise. Elle participe ensuite à l’exposition « Images of the world » au Bangkok Art Museum Culture Center (BAMCC). Elle fait sa première performance au salon Artatlantic de la Rochelle, sur un mur de 2,10 mètres sur 1,60 mètres. La deuxième pour le rafu : une performance de 2,10 mètres sur 1,80 mètres. Deux autres sont prévues en avril 2021 pour le festival streetart majoré au féminin à Bordeaux avec 30 artistes en collaboration avec Bordeaux Métropole et Bordeaux Aménagement Aquitain. Bientôt à Copenhague où elle exposera en octobre prochain en Galerie et Salon Art Fair, puis à Wiesbaden en Allemagne en septembre et aux Salons de Nantes et de la Rochelle entre septembre et novembre 2021. 

KREES vit sa peinture comme la transcendance de l’être. La philosophie de sa pratique artistique s’exprime dans sa maxime : 
Peindre c’est parler de notre humanité. Une humanité colorée, interrogative, introspective … vivante.

Une artiste qui prend soin de vous

Il y a du soleil dans l’oeuvre de Krees. Normal pour cette artiste qui vit et travaille près de Bordeaux et aime absorber les énergies qui l’environnent. Celles de la rue. Celles de ses contemporains. Et si Picasso, Miro et Kandinsky ont pu nourrir son travail, c’est également chez les artistes de son temps comme dans les autres disciplines artistiques qu’elle puise l’envie de peindre. Une peinture qui commence toujours par le dessin. Elle qui se dit avoir longtemps été « handicapée de la couleur » a en effet commencé par réaliser à l’encre et à la mine graphite des dessins en noir et blanc. Sans idée préconçue, s’abandonnant à l’instinct, elle s’est alors mise à décliner une sorte de bestiaire fantastique qui peu à peu se laissa gagner par la couleur. D’abord le orange, puis le vert et le bleu, c’est à présent une myriade de teintes qui envahissent ses toiles. Encore aujourd’hui, elle affirme dessiner « avant tout » avant que la couleur vienne « sublimer tout ça ». Chaque tableau est ainsi précédé d’une multitude de dessins dans lesquels elle laisse dériver son esprit dans une sorte d’état hypnotique qu’elle compare à celui d’un sportif ou d’un danseur, et en prenant soin de « se contrarier » pour ne jamais entrer dans le confort stérile de vieilles recettes plastiques. Pour Krees, au contraire, dessiner devient une performance au cours de laquelle elle tente de couper court à ses pensées et dit « se décaler » de sa part consciente pour trouver une harmonie toujours nouvelle et rafraîchissante. C’est donc dans un lâcher-prise sincère que naissent personnages et motifs qu’elle inonde ensuite de couleurs qui se mettent à habiter la composition d’une bonhommie rayonnante, afin d’apporter réconfort et soutien à celui qui la regarde. Car l’artiste ne voit pas la peinture comme seulement visuelle. Chaque œuvre est pour elle comme possédée d’une énergie qu’elle veut bienveillante pour le regardeur. Loin de n’être que des objets de décoration, elle considère ses tableaux comme détenteurs d’une force protectrice, capables de veiller sur leur public. 

Cette dimension totémique et médiumnique, cette considération de l’oeuvre comme vectrice d’énergie et de messages bienveillants se retrouve dans une esthétique qui n’est pas sans rappeler l’art précolombien. Une référence qui, même si Krees ne la renie pas, n’est pourtant pas voulue, ou tout du moins consciente chez elle. C’est en effet après coup, et après avoir entendu de nombreuses personnes l’interrogeant sur cette influence qu’elle réalisa cette filiation. Est-ce à dire qu’elle fut visitée par des esprits d’un autre temps ? Toujours est-il que cette dimension spirituelle et mystique est très présente dans son œuvre. En témoignent ses revisitations de mythes et de légendes qui sont pour elle autant de moyens de parler de notre monde et du caractère intemporel et universel des maux qui l’agitent. C’est ainsi qu’une œuvre comme le Géant interroge, par l’évocation du récit du voyage de Gulliver à Lilliput par Jonathan Swift la manière dont la société traite celui qui est différent. Les contes et mythes d’hier nous ramènent ainsi à des problèmes bien actuels.

Cette couleur qui dans Zenus révèle alors toute sa force libératrice et ses vertus bienfaitrices. Elle s’y incarne en effet sous les traits d’une double figure qui, toute en rondeurs et en quiétude se joue et déborde d’une structure géométrique comme des limites que nous imposent trop souvent la raison et le raisonnable. Krees préfère quant à elle la fantaisie colorée et bienveillante de l’imaginaire et nous invite, comme dans Nihon Sahu à « être heureux » et à briser nos prisons intérieures. Comment ? En nous prenant moins au sérieux et en nous laissant gagner par les forces positives qui sont là autour de chacun de nous. Une ouverture que l’artiste bordelaise voit comme une source intarissable de calme et de liberté et dont ses œuvres sont autant d’ambassadrices bienheureuses.
Une jolie critique écrite par Bertrand Naivin, théoricien de l’art

www.krees.fr


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