Singapour ou le « Golden City » asiatique
A l’instar de Monaco et du Vatican, Singapour est une cité-Etat, en ce sens qu’elle possède sa propre souveraineté, acquise en 1965, après de durs conflits avec son ancienne patrie la Malaisie. Ce petit pays sans ressources naturelles semble alors n’être qu’un bout de terre sans avenir. Et pourtant, aujourd’hui appelée « la Suisse de l’Asie », Singapour est devenu une modèle de prospérité et de réussite économique, comptant plus de milliardaires au m2 que nulle part ailleurs.
S
ituée au Sud de la Malaisie et au Nord de l’Indonésie, Singapour (719 km2) se compose d’une île principale Pulau Ujong (585 km2) – dont sa densité de population (7697 hab./km2 ) fait d’elle la deuxième plus élevée au monde après Monaco – et de 64 autres petites îles ayant des vocations différentes comme l’île de Jurong qui est industrielle et l’île de Sentosa plus touristique.
En effet, alors que son système politique se dessine au travers d’une démocratie multipartiste, c’est le Parti d’Action
Populaire qui, dans les faits, domine la politique depuis l’indépendance, en 1965, avec successivement à sa tête : Lee Kuan Yew, père fondateur incontesté et premier ministre jusqu’en 1990; Goh Chok Tong, digne successeur de celui qui fut son mentor et qui resta son conseillé toute la durée de son mandat soit jusqu’en 2004 où c’est alors, Lee Hsien Long, le fils de Lee Kuan Yew, qui reprit les rennes du pouvoir familial.
Très ouvert néanmoins, l’économie du pays est une économie libre de marché très développée et prospère avec un interventionnisme direct de l’Etat dans la gestion des grands groupes industriels et commerciaux. Ne disposant d’aucune ressources naturelles et agricoles Singapour à su faire de sa situation géographique un atout et devint en 2008 le premier port du monde devant celui de Shanghai et la deuxième place financière d’Asie après le Japon. La train de vie de sa population, malgré un contrôle permanent et des règles sociales très strictes, se situe au troisième rang mondial après le Qatar et le Luxembourg faisant de ses habitants les Suisses de l’Asie.
Singapour est indéniablement une ville laboratoire pour tous les idéaux urbanistiques : en 1965 il n’y avait rien d’autre que l’espoir d’une vie meilleure. Aujourd’hui c’est une « ville jardin » qui bat tous les records de réussite maîtrisée : logements, espaces verts, commerces, arts, vie collective, gestion des déchets et prouesses architecturale, tout est pensé pour être facile, pratique et linéaire. Une grande liberté urbanistique semble parfaitement coexister avec des moeurs sociétales hyper-contrôlées mais totalement acceptées par ses habitants qui y trouvent leur intérêt : 85 % de la population est propriétaire de son logement, taux criminalité ordinaire exceptionnellement bas, mixité sociale et tolérance non négociables, propreté irréprochable !
Pour arriver à cet état de perfection urbaine le gouvernement n’a pas hésité à raser complètement les squats et bidonvilles qui pullulaient dans la ville jusque dans les années 60’ pour reloger la population dans des logements sociaux nouvellement construit. Une grande attention étant mise, lors de cette relocalisation, à assurer une mixité culturelle, religieuse et sociale pour éviter la ghettoïsation.
Avec une des densités de population la plus forte au monde, Singapour se préserve néanmoins avec 1/4 de son territoire volontairement conservé à l’état naturel – parfois même vidé de ses habitants. Ces territoires étant les derniers représentants de la forêt primaire.
Véritable jungle ancestrale servant de terrain de jeux aux forces armées singapouriennes s’entraînant à la guerre de jungle, ces territoires vierges favorisent aussi les captages et les réservoirs d’eau douce; l’approvisionnement de tout le territoire de l’île étant encore assuré, du moins partiellement, au moyen de réservoirs naturels ou aménagés. grande collection au monde d’œuvres d’art des XIXe et XXe siècles provenant de l’Asie du Sud-Est.
Non contente de battre tous les records de prospérité économique, urbanistique et sociale, Singapour s’attaque aussi au domaine de l’Art.
Le National Art Gallery (NAGA), en plein centre-ville dans les anciens bâtiments de la Cour suprême de justice et de l’Hôtel de ville, atteste à lui seul de ses nouvelles aspirations. Ce musée de 64 000 m2 présente la plus grande collection au monde d’œuvres d’art des XIXe et XXe siècles provenant de l’Asie du Sud-Est.