Vous avez travaillé plusieurs techniques au cours de votre carrière, cherchant un style qui vous est propre. Quand et comment est-ce que celui-ci s’est 

affirmé ? 

Mon style a été travaillé, cherché et créé pendant au moins 15 ans. Il m’aura fallu tout ce temps avant de trouver ce que je voulais vraiment faire. Beaucoup de travail et de persévérance pour affirmer ma patte, la perfectionner et la rendre unique. Le travail des émotions est primordial selon moi et c’est de cette façon que j’aborde mes toiles. Au départ je peignais un peu de tout, mais toujours à travers le prisme des émotions. Et puis, il y a une dizaine d’années, je suis venue vivre sur le bassin d’Arcachon : une révélation … et beaucoup d’inspirations ! 

Le thème du portrait me plaisait depuis toujours… J’ai souhaité faire ressortir les émotions d’un instant précis, unique, idéal… et me suis inspirée de la technique de ces jolis carnets de voyages, en l’adaptant sur des toiles grand format,  pour décrire des personnages uniques et d’exception… et développer mon style sur une base de collages, comme pour initier un message, une sensation. J’utilisais déjà différentes techniques en fait, comme l’utilisation de la peinture à l’huile, de l’acrylique, du collage ou même de la couture sur toiles (comme l’ajout de pompons, boucles d’oreilles… dentelles parfois). Tant que mes créations racontent une histoire, initient une émotion à celui qui les regarde. Une émotion ou un souvenir… 

Le bassin d’Arcachon inspire beaucoup votre travail ? 

C’est effectivement à mon arrivée sur le bassin que j’ai commencé à travailler le bleu, ma couleur de prédilection. Le bleu est prédominant dans mes toiles. Il m’arrive de travailler d’autres univers colorimétriques comme le vert ou le rose, mais je reviens toujours au bleu. C’est la fraîcheur et la chaleur en une seule couleur ! La douceur et la force dans une même émotion. Mes tableaux attirent réellement l’œil… mais c’est l’ensemble message-portrait qui donne cette force à mes créations ! 

L’obtention d’une cote pour un artiste, 

est-ce vraiment important ? 

Ce n’est certainement pas la cote qui fait l’artiste, mais à l’époque je cherchais à savoir ce que je valais en tant que peintre. C’est très compliqué pour un artiste de dire aux gens ce qu’il vaut… Et pourtant après l’amour du spectateur vient parfois la question financière de l’appropriation de l’œuvre. Mettre un prix sur une émotion est très difficile voire impossible quand on a cette fibre créatrice qui nous habite et j’ai pensé qu’il fallait faire les choses correctement, respectueusement des personnes qui souhaitent acquérir mes tableaux. C’est dans cette optique que j’ai fait les démarches pour obtenir ma cote qui est aujourd’hui à 1000 euros pour un format 15 (65x50cm). Toujours en quête de reconnaissance, j’ai postulé auprès d’une institution et je suis fière d’avoir obtenu en 2021, la médaille d’argent auprès de la très belle Académie Parisienne, Arts Sciences et Lettres Paris.

Une toile préférée ? 

Je les aime toutes et m’implique tellement quand je crée, mais je peux aussi m’en détacher facilement. Quand elle n’est pas vendue immédiatement, j’ai le temps de m’en nourrir… mais je suis tellement heureuse lorsqu’elle trouve une place de choix dans un lieu unique, singulier… car je sais que cette toile va évoluer en fonction de la lecture de son acquéreur qui y trouvera son sens personnel… Sa propre mélodie de la vie ! 

Récemment, une dame m’a acheté une toile pour sa maman. Ce tableau représentait une ostréicultrice au travail, une jeune fille au sourire discret et élégant. Quand je l’ai installé chez elle, cette dame, ancienne ostréicultrice de 96 ans, était très très émue… Elle m’a dit qu’elle l’aimait beaucoup et qu’elle avait eu un véritable coup de cœur pour ce tableau qui lui parlait énormément et lui rappelait les souvenirs de sa jeunesse.